Le problème du Sénégal, c’est incontestablement Me Wade et le Pds
|
« La priorité des priorités : se faire réélire en 2007 », tel est le titre du chapitre IV de mon livre banni des frontières nationales1. Je l’introduisais en ces termes :
« Me Wade a accédé à la magistrature suprême à l’âge de 74 ans, pour un mandat de sept ans. C’est à cet âge – il convient de le rappeler sans cesse – que le président Senghor a volontairement choisi de quitter le pouvoir. À la fin de son septennat, Me Wade sera officiellement âgé de 81 ans. Selon certains observateurs, il en aurait deux ou trois de plus. Nombre de Sénégalaises et de Sénégalais croyaient qu’il allait rapidement mettre le pays au travail, lui imprimer les changements et les ruptures attendus, terminer son mandat en apothéose et sortir par la grande porte. Il ne serait pas alors très loin d’un Mandela et le pays gagnerait encore en crédit et entrerait presque de plain-pied dans le concert des plus grandes démocraties du monde. Malheureusement, les Sénégalaises et les Sénégalais ont très vite déchanté : ils ne tardèrent pas à découvrir, non pas un homme d’Etat soucieux de respecter ses engagements et de développer le pays, mais un politicien soucieux d’abord, malgré son âge assez avancé, d’assurer déjà sa réélection en 2007. Il s’attela, au grand jour, avec son ministre directeur de cabinet d’alors (devenu aujourd’hui son pire ennemi), à mettre en place sa stratégie, prioritaire par rapport à toutes autres considérations. »
C’est cette stratégie qui a été et est encore l’épine dorsale de toute sa « politique ». Me Wade est ce qu’il est : un politicien pur et dur, qui ne vit que pour et par son turbulent Pds. Ses actes et ses déclarations de tous les jours ont des soubassements partisans et politiciens. Il est incapable de montrer un autre visage. Deux hommes qui l’ont bien connu, sentaient déjà ce mauvais côté de Me Wade et nous en ont administré un avant-goût : Habib Thiam à travers son livre Par Devoir et par Amitié (Éditions du Rocher, 2 001) et le Président Abdou Diouf qui, excédé par les dérives de l’homme, l’a interpellé une fois en plein Conseil des ministres en ces termes cinglants : « Monsieur le ministre d’Etat, vous n’êtes pas un homme d’Etat : je vous retire la parole ! » Le journaliste politologue Babacar Justin Ndiaye va dans le même sens quand, parlant de Me Wade, il lance cette formule pertinente : « La différence entre l’homme politique et l’homme d’Etat, c’est que l’homme politique se soucie de la prochaine élection, alors que l’homme d’Etat se soucie de la prochaine génération. »
Pendant plus de sept ans donc, Me Wade nous abreuve de politique, de politique politicienne. Toute la vie du pays est réglée au rythme de celle du Pds. Or, avec ce parti, c’est la guéguerre, toujours la guéguerre, encore la guéguerre. Le Pds, c’est toujours des guerres fratricides : bras de fer Idrissa Seck-Aminata Tall, Idy-Ousmane Ngom, Idy-Farba Senghor, Wade-Idy, Wade-Macky. Sans compter les conflits interminables qui opposent les seconds couteaux. On se souvient encore de la première sortie à la télévision de Me Wade, immédiatement après sa réélection provisoire. Je ne m’appesantirai pas sur ce malheureux événement, qui avait sérieusement inquiété plus d’un Sénégalais. Ce jour-là, nous avons découvert un Me Wade plus politicien et plus revanchard que jamais, un Me Wade qui faisait lui-même de graves révélations sur le lourd différend financier qui l’oppose à son « fils d’emprunt ». Comme si une force irrésistible l’y poussait.
Depuis lors, rien de nouveau. C’est toujours des guerres de positionnement au sein du Pds, qui rejettent au second plan toute la vie administrative du pays. « Je vais reprendre en main mon parti », entend-on souvent dire Me Wade. Que ne reprend-il pas enfin en main le pays tout entier, qui en a tant besoin ! Cet homme-là a quand même 82 ans au moins et exerce, depuis dix mois, son second mandat. S’il tient vraiment à réaliser ses mille et un grands projets (sept trains à grande vitesse, tramways, bateaux-taxis, canal du Baol, travaux d’assainissement de Touba et des autres capitales religieuses, nouvelle capitale nationale, aéroport de Diass, etc), il doit s’éloigner un peu plus de son Pds et remettre sans tarder le pays au travail.
Malgré le calvaire qu’il nous fait vivre, Me Wade se prend pour un grand chef d’Etat, comme le sont Georges Bush, Nicolas Sarkozy, Angela Markel, etc. Il a donc le devoir, à l’image de ses pairs-là, de se comporter comme tel. Il ne pourra malheureusement pas : il est incapable de se débarrasser de sa carapace de politicien. Pourtant, il est grand temps qu’il y parvienne car, même en Afrique, ses nombreux courtisans auront bien du mal à nous indiquer un seul chef d’Etat sérieux, qui gère au quotidien un parti politique. Même Lansana Konté ne gère plus directement son parti. Amadou Toumani Touré, Blaise Compaoré, John Kufuor, Thabo Mbeki et de nombreux autres chefs d’Etat africains travaillent sans tambour ni trompettes, loin des paralysants partis politiques.
En tout cas, je reste profondément pessimiste, quant à l’éventualité d’un passage de Me Wade, de son statut de politicien pur et dur à celui d’homme d’Etat, soucieux d’abord de l’avenir des générations futures. Ses relations avec les confréries et principalement avec Touba, ne sont pas loin de me confirmer dans mon pessimisme. Au début de ce texte, j’évoquais la stratégie que lui-même et son ancien ministre directeur de cabinet avaient tôt mise en place, pour assurer sa réélection en 2007. C’est dans le cadre de cette stratégie qu’il avait, au grand jour et sans état d’âme, remis au goût du jour la détestable transhumance. La même stratégie explique son choix confrérique que de nombreux compatriotes ont eu à dénoncer, parfois avec la plus grande vigueur. Et ils ont certainement raison car, dès le début de son septennat, Me Wade s’est empressé d’afficher nettement son appartenance à la confrérie des mourides. Personne ne lui conteste d’ailleurs d’être adepte de la confrérie de son choix ou de n’en avoir pas du tout. Ce qui est moins supportable, c’est le caractère ostentatoire et manifestement intéressé du choix du président Wade. Ce qui est à la limite choquant, ce sont les instruments et les symboles de la République qu’il utilise, pour que tous les mourides sachent qu’il est des leurs et votent, le moment venu, pour lui et sa majorité. Sinon, personne n’a le droit de s’occuper de ce qu’il fait à titre privé : qu’il rampe alors, se prosterne ou manifeste son mouridisme de quelque autre manière que ce soit, cela ne regarde que lui.
Après le rappel à Dieu du très regretté Serigne Saliou Mbacké, la télévision nationale nous a annoncé que le président de la République est allé faire acte d’allégeance au nouveau khalife général des mourides. Elle nous l’a effectivement montré, se prosterner devant Serigne Ahmadou Lamine Bara et s’asseoir par terre. Pourtant, le nouveau khalife a essayé de lui éviter le sujjóot et de lui faire l’accolade. Rien n’y a fait : le Président a insisté pour se prosterner et se mettre à terre, alors qu’un fauteuil lui aurait été indiqué. Comme, de mon point de vue, Me Wade ne peut se comporter qu’en politicien, je crois, jusqu’à preuve du contraire, que sa préoccupation était principalement d’envoyer un signal aux mourides, pour les assurer qu’il reste toujours humble talibé, quel que soit le khalife en exercice. N’oublions pas que nous avons les élections municipales, régionales et rurales dans cinq mois, si Me Wade ne les renvoie pas une deuxième fois. N’oublions surtout pas qu’il va mettre tout en œuvre pour passer le témoin à son fils en 2012 et que, pour la réalisation de cet objectif titanesque, il a besoin de l’appui des chefs religieux, et principalement du khalife de Touba.
On ne peut pas aborder le mouridisme du président de la République, sans évoquer la très médiatique et très spectaculaire « réconciliation » avec son « fils » Macky Sall. Le vendredi 4 janvier 2008, nous avons assisté à une véritable mise en scène. De ce cinéma, on peut retenir au moins quatre constats :
Les Libéraux nous ont présenté le conflit qui opposait Me Wade au président Macky Sall comme une véritable crise entre l’Exécutif et le Législatif, au point qu’ils ont même brandi l’article 52 de la Constitution, présenté comme une « arme nucléaire ». L’heure était donc, à leurs yeux, très grave, comme peut-être lors des événements du 17 décembre 1962. Voilà qu’ils reviennent, comme par enchantement, pour nous faire avaler que, sur demande du nouveau khalife général des mourides, Me Wade a pardonné à son « fils » et que ce dernier peut continuer à assurer tranquillement la présidence de l’Assemblée nationale. Serigne Bara Mbacké a certainement fait son travail de régulateur social. De ce point de vue, il n’y a peut-être rien à dire. Cependant, il est au moins prouvé, dans cette affaire, que la Constitution et l’ensemble des autres lois et règlements ne valent pas un sou devant la volonté du nouveau khalife de Touba. Cela voudrait peut-être dire que si, demain, simple hypothèse, le khalife demandait au talibé Wade de nommer X ou Y ministre ou ambassadeur, de sortir de prison M ou N, il se serait exécuté sans état d’âme !
Macky Sall a été proprement humilié et a accepté passivement cette humiliation. Il a toujours clamé son innocence, il ne reconnaissait aucune faute et ne pouvait, par conséquent, accepter de démissionner. Pourquoi donc serait-il allé voir le nouveau khalife de Touba et d’autres chefs religieux (Me Madické dixit), pour reconnaître sa faute et implorer le pardon de Me Wade ? Le pouvoir doit être sans doute irrésistiblement attrayant. Sinon, comment Macky Sall a-t-il pu accepter de se laisser humilier publiquement, devant ses pires ennemis aux anges ? Comment a-t-il pu, ce jour-là, en rentrant à la maison, regarder son épouse et ses enfants les yeux dans les yeux ?
Les retrouvailles du 4 janvier ne le seraient que de façade. Les sorties tonitruantes et apparemment déterminées du « fou du village », Farba Senghor, sont à prendre très au sérieux. Farba est un petit maure ; tout ce qu’il raconte, il le tient sûrement de la tente de ses parents. Me Wade n’accorderait qu’un maigre sursis au pauvre Macky, qui finira tôt ou tard par être broyé par l’impitoyable machine libérale.
Il faut qu’on cesse de parler, quand il s’agit de la République -sommes-nous d’ailleurs en République ?- de fils et de père. La République ne connaît que des citoyens, avec leurs droits et leurs devoirs. Ni Macky Sall, ni Idrissa Seck, ni aucun autre membre du Pds n’est le fils de Me Wade. Ce dernier n’en a qu’un, et un bien chéri, bien gardé au chaud : Karim Meïssa Wade, qu’il prépare consciencieusement à sa succession. Si Macky était son fils, il ne lui aurait pas infligé l’humiliation du 4 janvier 2008. Si Idrissa Seck était son fils, il ne l’aurait pas jeté en prison en juillet, par des temps de 37 à 40 degrés à l’ombre. Donc, trêve de balivernes, messieurs les Libéraux ! Si vraiment j’étais de taille à donner un conseil au nouveau khalife de Touba et à son entourage, ce serait de lui demander humblement se méfier, comme de la peste, des millions, des 4x4 rutilants, des passeports diplomatiques et des nominations faciles de Me Wade. Je doute sincèrement de la sincérité de son mouridisme. Yalla rek a xam. Cependant, jusqu’à preuve du contraire, je crois que Me Wade se sert plus du mouridisme qu’il le sert. Par ses comportements partisans, maladroits et politiciens, il a « réussi la prouesse » de faire aujourd’hui de cette confrérie, une cible. En particulier, ses interférences intempestives dans les affaires de la confrérie, ont eu pour conséquences fâcheuses de retarder la réalisation de tous les objectifs que celle-ci s’était fixés2. Si, jusqu’à présent, la mosquée de Gouye Masalik al jinaan attend d’être construite, c’est principalement sa faute, celles de son fils et de Papa Diop. Les mourides s’étaient engagés à la construire et ils en ont largement la foi et les moyens. Me Wade, son fils, Papa Diop et Madické Niang sont venus tout remettre en cause, par leurs promesses démagogiques et leur volonté malsaine de tout récupérer.
Me Wade a également retardé les grands travaux de Touba. C’est dommage, bien dommage que Serigne Saliou n’ait pas eu le plaisir d’étrenner au moins trois, quatre, cinq ou peut-être encore plus d’artères goudronnées de Touba, avant le rappel auprès de son Seigneur. C’était bien possible, avec les premiers dix milliards qu’il avait dégagés, et auxquels viendront s’ajouter cinq à huit autres, dit-on dans la ville sainte. Dès que le très regretté Serigne Saliou avait annoncé ce projet, des mourides avaient commencé à déverser des camions de béton à Touba. Un seul grand talibé s’était engagé à participer pour mille camions. Avec 15 à 18 milliards de départ, nous étions en mesure, avec toute notre foi vigoureuse qui peut soulever l’Himalaya, de réaliser une bonne partie des grands travaux de la ville sainte. A tout moment, nous étions en mesure de mobiliser des dizaines d’entrepreneurs, d’ingénieurs de toutes catégories, d’urbanistes, de géographes, etc. Le Président Wade pouvait alors intervenir, pour apporter l’appui de l’Etat, en prenant en charge l’assainissement ou toute autre partie des travaux.
Aujourd’hui, il a certainement entamé les travaux, mais nul ne sait quand il va les terminer. Des gens se posent aussi des questions sur les milliards qu’il avait réussi à se faire remettre par le khalife, avec l’aide de ses hommes-liges de l’entourage du saint homme. L’argent aurait été restitué à ce dernier, avant le rappel vers son Seigneur. Est-ce vrai ? Je n’en sais rien. En tout cas, à ce propos, certains talibés n’osent pas exprimer publiquement ce qu’ils craignent. Et moi avec eux, d’ailleurs.
Je faisais état plus haut de mon pessimisme et de mes sérieuses réserves chaque fois qu’il s’agit de Me Wade et de ses agissements. Je ne démordrai jamais de l’idée qu’il est plus politicien que mouride. Il a été très tôt établi, dès ses premiers actes, que sa gouvernance allait être marquée du sceau de la confusion des genres. Je n’aurais jamais cru, cependant, que le politicien Wade pouvait aller jusqu’à prendre la très grave responsabilité de faire du Khalife général des mourides, le très détaché, très humble et très pieux Serigne Saliou Mbacké, la tête de liste du Pds à Touba Mosquée. Il l’a effectivement fait lors des élections régionales, municipales et rurales du 12 mai 2002. Pour simplement prévenir toute autre liste rivale, sachant qu’aucun autre parti n’oserait se présenter contre le khalife. Les mourides ont donc connu la surprise de leur vie : à la « Une » de Sud quotidien du mercredi 13 mars 2002, ils découvrent avec stupeur cette terrible nouvelle : « Serigne Saliou Mbacké dirige la liste Pds de Touba. » Dans l’édition du lendemain du même journal, ils lisent, avec la même stupeur, toujours à la Une : « Tête de liste de Touba : le khalife général se désiste. » Chacune de ces deux éditions était illustrée, en très bonne place, par la photo du vénéré khalife. Quel sacrilège !
Pourtant, Me Wade savait parfaitement que, dès le début de son califat en 1990, le saint homme avait nettement tenu à marquer son territoire qui se limite, précisait-il, à Dieu, à son Prophète Mohamed et à Serigne Touba Khadim Rassoul. « En dehors d’eux, avait-il martelé sans ambages, je n’agirai ni dans un sens ni dans un autre. » Et il a vécu, depuis lors, jusqu’au rappel à son Seigneur, conformément à cet engagement, détaché des choses futiles d’ici-bas. Peu lui importait donc de diriger quelque structure que ce soit, surtout une communauté rurale.
Me Wade a toujours travaillé pour le dégager de cet engagement. En plus de la forfaiture que nous venons de rappeler et que nous rappellerons toujours, Me Wade parade dans des doxantu (promenades folkloriques en caravane) à travers la ville sainte. Il a réussi, avec la complicité de ses pions Mahtar Diakhaté et les autres, à faire de « Kër Sëriñ Tuuba » (la résidence des hôtes du khalife), le siège du Pds et de la capitale du mouridisme, la capitale politique du Sénégal. Du Pds tout au moins. On peut multiplier à l’envi les exemples où Me Wade met très en mal la cohésion nationale, la démocratie, la laïcité, la République. Le Président Diouf, le Premier ministre Habib Thiam, le journaliste politologue Babacar Justin Ndiaye ont bien raison : Me Wade n’est pas un homme d’Etat. Et il y a peu de chances que, avec certains hommes qui l’entourent, il le devienne un jour. On a entendu l’un d’entre eux, un certain Yaya Sakho, invité de Walf Tv le samedi 5 janvier 2008, affirmer sans ambages et sans précaution aucune, que « Touba est acquis au président de la République » et que « Serigne Moustapha Saliou n’est pas important, ne représente rien ». Il existe de nombreux autres Yaya Sakho dans l’entourage du Président Wade et au sein du Pds. Nous sommes habitués désormais au slogan « Me Wade est la seule constante, tous les autres sont des variantes ». Voici d’autres morceaux choisis que l’on entend des Libéraux : « Me Wade, c’est notre thermomètre : s’il dit qu’il fait froid, nous tremblons ; s’il dit qu’il fait chaud, nous transpirons. » (Papa Samba Mboup) ; « Baayfaali ablaay Wadd lañu : lumu ñu sánt ñu def, lumu ñu tere ñu bayyi » (le député Malick Guèye) ; « Le groupe libéral et démocratique est à l’Assemblée nationale pour défendre les intérêts de Me Wade. » (le député Moussa Sy), « J’étais son serviteur (celui de Macky) tant qu’il répondait des instructions du président de la République à l’Assemblée nationale. » (président Doudou Wade).
Me Wade est déjà, pour le Sénégal, un sérieux problème. Il devient un véritable danger public, entouré d’hommes et de femmes de l’acabit de ceux qui ont tenu les propos ci-dessus évoqués. Il devient, dès lors, un impérieux devoir pour chacun et pour chacune d’entre nous, de travailler d’arrache-pied pour débarrasser notre pays de cette race d’individus, qui le tiennent en otage depuis le 1er avril 2000.
1 Il s’agit de Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?, L’Harmattan, mai 2006, 310 pages.
2 Me Wade s’est même permis de s’interposer, à Arafat, entre Dieu et Ses fidèles, en remettant devant la télévision, des liasses de 10 000 francs Cfa à Moustapha Guèye, Commissaire général au pèlerinage à la Mecque.