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Le blog officiel satirique de abdoulaye wade

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Le blog officiel satirique de abdoulaye wade
10 septembre 2008

De quel type de président a-t-on besoin pour diriger notre cher pays ?

De quel type de président a-t-on besoin pour diriger notre cher pays ?

Un doctorant en économie ou en finance ? Un super cadre de la FMI ou de la banque mondiale ?un énarque ou un technocrate ? Je crois que non. Je pense qu’on a juste besoin d’un homme intègre pour nous sortir de ce merdier. Et ça, je vous promets, mes chers compatriotes, que c’est une perle rare.


Comme démonstration, je vous propose de prendre le cas de Pierre Bérégovoy qui a seulement un C.A.P. d’ajusteur au lycée technique d’Elboeuf. Il fut secrétaire général de la présidence, puis ministre des Affaires sociales et de la Solidarité, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, ministre d’État, ministre de l’Économie des Finances et du budget, pour devenir Premier ministre en 1992. Il est à l’ origine de la stabilité des prix et de la monnaie. Pierre Bérégovoy est le seul ministre des Finances de la décennie 1980 à n’avoir pas dévalué et il restera au contraire comme l’homme du franc fort.Il a lancé l’ouverture du marché des bons du Trésor, du plan d’épargne populaire particulièrement réussi. Il est à l’ origine de ce qu’est actuellement la sécurité sociale et j’en passe.

Un système politique ne peut fonctionner durablement et surtout permettre une évolution harmonieuse de sa population si ses dirigeants ne sont pas intègres.

Si leurs motivations sont individuelles, si l’argent, le pouvoir, l’honneur, l’orgueil sont leurs motivations, grande sera la tentation de détourner la loi pour s’assurer d’atteindre au maximum ces buts. Sans vouloir nier que ces motivations peuvent souvent obliger des hommes à se dépasser et faire des miracles, il faut garder à ces motivations la force motrice mais pas les transformer en buts à atteindre.

Qu’est ce que l’intégrité ? C’est avant tout le respect de la loi. N’est-ce que cela ? Non, car les lois ne sont pas parfaites, il faudrait au-dessus de ce respect des lois, garder une conscience morale suffisamment forte pour être capable de lutter contre une loi scélérate même dans le cas où tout son entourage affirmerait le contraire. Mais ne rêvons pas…

Comment obtenir l’intégrité d’un homme politique ? • Le choix de cet homme passe par le vote d’où le système proposé visant à de ne plus favoriser les leaders mais les rassembleurs, ne pas choisir celui qui plait le plus à une majorité, mais celui qui déplait le moins au plus grand nombre. • Le contrôle de son action : Un des principes de base de cette constitution est de ne pas laisser une action sans contrôle. C’est ainsi que je propose l’aspect contractuel des discours politiques. • Sa formation : La transmission des pouvoirs ne doit plus passer par une bascule de l’un à l’autre, mais par une transmission progressive d’où le système de vote ‘permanent’ pour les députés. • La dépersonnalisation du pouvoir : Le système suisse est remarquable par le fait que très peu de gens sont capables de nommer des hommes politiques suisses, ceci est une grande force pour ce petit pays. De même quand un mouvement politique se donne un leader celui ci devient facilement achetable ou éliminable pour détruire tout le mouvement. Exemple si aujourd’hui Idrissa seck ou Dansokho ou un autre chef de parti se fait « acheter » leurs partis sont détruits. Ils deviennent rares les hommes exceptionnels capables d’avoir le courage et la force de résister à toutes ces tentations, et surtout d’avoir la chance inouïe de passer à travers tous les pièges que les autres ne manqueront pas de lui tendre. Alors la notion de représentant doit donc toujours être privilégiée à celle de chef. Cette dépersonnalisation est possible dans une instance collective telle qu’une assemblée, mais pour un président cela devient délicat.

Les journalistes, liés par la nécessité commerciale du sensationnel, ont toujours tendance à parler d’un chef d’état plutôt que du président représentant un peuple. Il est tellement plus facile de mettre en scène des marionnettes que de discuter des problèmes et d’idées abstraites.

Ce sont les rejets populaires de ces jeux de rôles qui pourront corriger cette dérive. Le ras le bol actuel envers les politiciens et leur rejet par beaucoup se traduit parallèlement par un fourmillement de réflexions individuelles et anonymes ou Internet joue un rôle croissant. L’intégrité, c’est également respecter sa parole. Un politique faisant des promesses pour une campagne ou autres, ne tenant pas ses promesses, ne devrait pas avoir la possibilité de se représenter. Pour cela il faudrait imposer lors des campagnes ou autres, qu’il s’engage autrement que verbalement, je ne sais pas quel système "a voir". Les promesses électorales rarement tenues discréditent toute la classe politique, au point même qu’un politicien connu s’est permis de déclarer de façon humoristique que "Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient". Il n’y a pas de raison qu’une entreprise risque d’être condamnée pour une annonce publicitaire fausse, alors qu’un politicien ne le soit pas, alors que le préjudice est autrement plus grave.

Je propose cette loi pour éviter les excès constatés : "Tout discours politique officiel, est considéré dorénavant comme un contrat passé entre l’orateur et ses électeurs, en cas de manquement ou de rupture de ce contrat, par exemple une promesse non tenue, l’élu perd son mandat ou est passible de poursuite pour raison de publicité mensongère, ou abus de confiance.

Suivant les dommages constatés, cette réparation judiciaire pouvant appliquer les mêmes sanctions qu’en cas de rupture abusive de contrat par une entreprise de type commerciale ou en cas d’abus de confiance comme pour une profession libérale."

Ce sera aux acteurs politiques d’annoncer ce qu’ils comptent faire de façon réaliste et de tout faire pour tenir leurs engagements, et qu’il y ait au moins une obligation de moyens, faute de pouvoir exiger une obligation de résultat. En attendant un homme intègre et les sept tgv arriver, ce qui demande plus que des prières.

Mbaye Thiaba MBAYE Etudiant à Toulouse z.mbaye@yahoo.fr

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31 mars 2008

Wade le diable, Karim Spiderman













Wade, le diable, Karim et Spiderman

Wade a cote de son ombre: Karim Wade. C’est-à-dire une version sénégalaise du royaume: adaptation socialement coûteuse ; recul des services publics; maintien de quelques morceaux d’un État social progressivement affaibli; productivisme économiquement funeste à peine ralenti par un vague discours sur le "développement durable"; renforcement de l’arsenal répressif pour traiter les problèmes sociaux.
Davantage entrepreneur politique qu’idéologue, Wade et son fils sont parti à la conquête de "segments du marché électoral" assez diversifiés, voire contradictoires (mouride, tidjane, esprit cartésien, chrétiens.) Grâce à des discours à géométrie variable. Par exemple, tout en ayant ses appuis les plus proches du côté des mourides, Wade puise une part importante de son ancrage électoral au sein d’une population rurale, dont il abreuve de promesse de tout genre.

A l’autre bord, un produit royalement conforme mais un temps auréolé de "nouveauté" a été lancé sur le marché électoral par l’industrie de la famille wadenne  et avalisé sans broncher par un pds liquéfié dans un troupeau de moutons de panurge. Spiderman, pardon, Karim est entrain de séduire la banlieue. « La banlieue ma famille » lance  celui qui n’a  pratiquement jamais mis les pieds dans la banlieue .Il a été ridicule avec son discours en français. Une compétition de présidentiabilité a commence avec  une génération con…… cretin ". Qu’il est difficile de participer de façon dépassionnée à des enjeux politiques devenus mineurs à force de brouillages et mélanges dans les repères définissant l’état sénégalais et wadenne.
. Aux avant-postes, l’inénarrable idrissa seck était porteur d’un coup marketing vite éventé: la critique du carriérisme politique comme rampe de lancement politicien. Quelques pas en arrière, se dressaient des Brutus de pacotille: le « politichien », appelant "renouveau" le simple ajustement lexical aux politiques menées par ci et par la depuis vingt ans, et, en orfèvre de l’opportunisme, djibo leyti ka, ayant cette fois retourné sa veste pour de bon.
La nouvelle génération  émergente peut-elle en rester à ces potentialités restreintes? De manière inattendue, on pourrait puiser des pistes dans la série des Spiderman. Le blockbuster hollywoodien se présente comme une double invitation à la complication et à l’imagination. Spiderman 1 contait la difficulté d’un individu falot à se reconnaître comme un héros du quotidien. Dans Spiderman 2, notre gentil idiot perdait temporairement ses pouvoirs et découvrait la faiblesse. Loin de la focalisation sur les "rapports de force", ne pointait-il pas l’exigence d’un rééquilibrage de l’action vers les valeurs éthiques, sociales et culturelles?
Spiderman 3 explore la part obscure de notre héros ordinaire: attraits asphyxiants de la renommée, du pouvoir et/ou de l’argent. A travers les effets intérieurement désagrégateurs du ressentiment, il signale aussi les limites d’une approche seulement négative et conspirationniste, à coups de boucs émissaires faciles, de la contestation sociale. Il met en évidence que changer le monde passe aussi par un travail sur soi. En contraste, se dessine une éthique de la curiosité tâtonnante face aux possibles inscrits dans le réel.


 


 

21 janvier 2008

wade, l’ami de la rts

 

Pour exister, Abdoulaye Wade se fonde sur un principe : COM-MU-NI-QUER.

En effet, son objectif est d’occuper l’espace médiatique car il estime que le discours vaut l’action. Or, communiquer à travers les médias lui permet essentiellement de cacher son inaction et ses mauvais résultats dans les domaines où il devrait agir.

Parler, divertir, menacer, ce trinôme met en place une illusion médiatique et cette superficialité le protège aux yeux d’un certain public de son incompétence et de son ultra libéralisme. D’ailleurs, le média télévisuel comme Abdoulaye Wade, produisent, par essence une forme d’illusion de la réalité. Communiquer devant une caméra télé sur une action à venir mais qui n’arrivera jamais équivaut quasiment à un résultat. Il suffit d’une bonne mise en scène, d’une bonne image, d’un bon moment pour que cette illusion de la vérité prenne sens. Or, il n’y a qu’a la télévision que cette construction puisse émerger puisque nous sommes dans le règne de l’éphémère.

Abdoulaye wade est donc au centre de l’actualité médiatique. Il faut dire que les médias sont très demandeurs de petites phrases radicales et d’apparitions fracassantes, mais rappelons que cette super médiatisation est due à la concentration monopolistique de la rts, cette dernière entretient une forme de dictature médiatique qui pour la première fois avec une telle ampleur, présente un homme politique comme un pur produit de grande consommation. La télévision « nationale » parle de lui systématiquement quel que soit son actualité.

20 janvier 2008

10 questions au président Abdoulaye Wade

abdoulaye_wade


1° Le pouvoir d’achat a encore reculé cette année. Qu'en-est-il de la promesse du candidat wade de revaloriser les paniers ménagers ?

2°Monsieur «le Président de la jeunesse» a part de trouver des contrats de travail en Espagne pour les jeunes que comptez vous faire pratiquement pour donner du boulot a ces derniers dans leur propre pays ?

3°Quelles mesures contre l’inondation de notre pays par les marchandises issues des régions du monde qui pratiquent le dumping ?

4°En tant que économiste pensez vraiment utile de dépenser encore des milliards dans une ville (Dakar) qui représente 0,82% du territoire national et plus de 60% de notre patrimoine nationale ?

5°Après une enquête de l’ige vous aviez mobilise tout le Sénégal contre idrissa seck, salif Bâ et autres en les accusant de détourner l’argent du contribuable (des milliards).Actuellement les sénégalais sont entrain de voir des blanchissements par la justice des ces même personnes. Donc ce qui veut dire qu’ils sont innocents et qu’ils n’ont pas détourné de l’argent. Ma question est : ou sont passés ces milliards alors ?

6° Monsieur le président vous aviez promis :

-Des routes (une autoroute Keur Massar-Yoff),

 -Hôtels de luxe

 -Voies ferrées (tgv sans conviction)

 -Aéroports

-Une opération « Eau partout », l'aménagement des « défluents appelés à absorber les excès d'eau des crues du fleuve Sénégal et de ceux de la Gambie »,

 -Une politique de « médecins sans blouses blanches », de mettre des ambulances et le téléphone à la disposition de chaque communauté rurale,

 -De construire une usine Yakalma (vulgairement, « Tu m'en donnes ? », en wolof) de fabrication de plats préparés pour les étudiants, les élèves, les soldats et les fonctionnaires

.. et, bien sûr, des milliers d'emplois. Qu’en est-il encore ?

7°Monsieur le président avez-vous pensez à chiffrer ce que le Sénégal dépense en argent comme en temps concernant le changement de ministre ou de premier ministre qui s’opère tous les trois mois ?

8°Ape !!!!ape !!! Ape oui monsieur le président nous soutenons la position de l’Afrique qui est celle de dire non à la forme actuelle des ape. Mais qu’est ce que vous proposez en retour ?

9°Est-ce que vous ne vous trompez pas ou même trompez le peuple sénégalais en indexant la hausse du prix du baril de pétrole comme la cause principale de l’inflation au Sénégal ? En sachant que le même baril a augmenté de près de 100% en euros entre 2002 et 2005, tandis que l’inflation au Sénégal est, durant toute la période, demeurée très faible : 0% en 2003 ; 0,5% en 2004 et 1,7% en 2005.  On n'a pas de pétrole, mais on n'a pas d'idées non plus ?

10° Qu’est ce que le Sénégal a fait pour moi n’est plus une question pertinente, elle est d’ailleurs saugrenue. Mais plutôt qu’est ce j’ai fait pour le Sénégal ? Et je vous invite y répondre Monsieur le président

 

 

 

19 janvier 2008

le bilan qui a reelu maitre wade

imageswade

Le Sénégal malade du système Wade
"Le président sénégalais, qui recevait le prix Houphouët-Boigny de la paix à Paris, se comporte, en fait, en autocrate multipliant les mesures arbitraires.
Où va le Sénégal ? Que le président soit le récipiendaire hier à l'UNESCO du prix Houphouët-Boigny pour la paix et voilà que ses adversaires menacent de manifester à Dakar, avant que le préfet de la ville les en empêche. Que d'autres promettent d'investir le siège de l'organisation à Paris, ou manifester sur la place du Trocadéro, et voici que le clan présidentiel déplace des
Centaines de ses partisans la plupart par avions entiers de Dakar.
En fait, le Sénégal est malade, victime d'un climat malsain où les coups tordus sont désormais les règles qui valent dans un pays où pourtant les responsables politiques étaient réputés être, il y a peu, d'une exceptionnelle civilité en Afrique. Mais ce n'est pas ce qui a provoqué la
Situation. À l'origine de celle-ci, un véritable système qui s'est mis en place depuis l'accession au pouvoir du président Abdoulaye Wade.
Le premier malheur du pays est venu de la mer. En septembre 2002, le Joola, ce fameux navire reliant Dakar à la Casamance, chavire dans l'Atlantique, aux larges de la Gambie. Le naufrage, le plus grave de l'histoire maritime, a fait près de 2 000 morts, sans que personne ne soit mis en cause. Une commission d'enquête technique, constituée peu après le drame, a pourtant pointé les fautes et les négligences dans l'exploitation du navire, géré par la marine nationale, comme dans le déclenchement des secours. Publié en novembre 2002, son rapport a officiellement été transmis au ministre de la Justice, « pour une saisine du procureur de la République », sans jamais qu'il y ait la moindre suite dans la procédure. En revanche, l'État a tout fait pour que les familles renoncent à toute demande de justice, les poussant à accepter une compensation financière. Et les ministres de la Défense et des Transports, dont les départements exerçaient une cotutelle sur le navire, remerciés au lendemain du drame, ont depuis été rappelés : le premier comme conseiller du président de la République, l'autre à la tête d'une grande entreprise de transports semi-publique.

Le limogeage en avril 2004 puis l'arrestation en juillet 2005 de l'ancien premier ministre Idrissa Seck ont alourdi la situation. Saisie par le gouvernement, à la suite d'un rapport commandité par le chef de l'État sur sa gestion d'un programme d'investissement engagé dans sa ville natale de Thiès, dont il est aussi le maire, la justice l'a d'abord inculpé d’atteinte à la sûreté de l'État et de détournement de deniers publics. Le premier grief paraissant visiblement trop fantaisiste, « Idy » n'a plus été soupçonné que du second, avant d'être libéré en

Février dernier après avoir obtenu un non-lieu partiel de la commission d'instruction de la Haute Cour de justice et s’apprête a été blanchi.

« Tout le monde sait que dans ce pays la corruption et le détournement de l'argent public sont une pratique largement partagée.

Même la presse n'est pas épargnée. Pour deux articles dont l'un révèle le contenu d'un rapport adressé au chef de l'État épinglant un ancien patron des douanes, Madiambal Digane, directeur du journal le Quotidien, a été détenu pendant plusieurs jours en juillet 2004. Pionnier de la presse privée au Sénégal, le groupe Sud Communication est lui aussi dans le collimateur du pouvoir, au

Prétexte de la diffusion d'un entretien avec un chef rebelle casamançais. Son réseau radiophonique a été fermé durant une demi-journée en janvier dernier et plusieurs de ses responsables mis en garde en vue au commissariat central de Dakar. Selon un avis largement partagé par les Sénégalais, l'origine de la colère gouvernementale se trouve dans deux livres parus dernièrement sous la signature d'un des journalistes vedettes du groupe. Le premier dresse un bilan désastreux de l'action du président Wade qu'il accuse de mégalomanie et de népotisme, le second, sorti en début d'année, accuse le président entre-temps blanchi par la justice, d'être le commanditaire de l'assassinat, en 1993, de l'ancien vice président du Conseil constitutionnel.

 

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19 janvier 2008

Ape, Bceao, Boad : Échecs cumulés de Wade à Ouaga

L'union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a pris le contre-pied du président sénégalais, Me Abdoulaye Wade hier, jeudi 17 janvier à Ouagadougou, la capitale burkinabé. Les propositions et positions sénégalaises ont été toutes battues en brèche. Qu'il s'agisse de ses positions sur les Accords de partenariat économique (Ape) avec l'Union européenne, des rotations au niveau des directions des institutions financières de l'Uemoa et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), partout le chef de l'Etat sénégalais a essuyé plus que des réticences auprès de ses pairs.

Source : Sudonline


La diplomatie sénégalaise et son chef, le président de la République, Me Abdoulaye Wade n’ont pas été hier, jeudi 17 janvier à la fête à Ouagadougou où les lions « Mbarodi » du football sénégalais en route pour Tamale au Ghana pour la Can 2008 venaient la veille mercredi 16 janvier, d’épingler à leur tableau de chasse de matchs amicaux, l’équipe nationale du Bénin. Sales temps assurément pour Me Wade et sa délégation qui n’ont essuyé que forte opposition à leurs propositions et prises de positions. Le chef de l’Etat qui n’était, selon des sources présentes à Ouagadougou et proches de la conférence, au meilleur de sa forme en atterrissant la veille, mercredi dans la capitale burkinabé au point de ne pas assister hier, à l’ouverture du sommet le matin,- on assure qu’il se plaignait des yeux, à sa place le ministre du Nepad ?, Abdou Aziz Sow- n’a pas emballé ses pairs. Loin s’en faut. Ceux-ci ont même pris son contre-pied dans beaucoup de dossiers que le Sénégal avait agité jusque-là en dehors du cercle de l’union. Qu’il s’agisse de ses positions sur les Accords de partenariat économique (Ape) avec l’Union européenne, des rotations au niveau des directions des institutions financières de l’Uemoa et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), partout il n’a reçu que refus catégorique ou forte opposition de la part de ses pairs. C’est ainsi que l’Uemoa, se démarquant de la position sénégalaise sur les Ape a pris acte du paraphe par la Côte d’Ivoire.Elle a même exhorté dans la foulée dans une résolution adoptée par la majorité des présents, la Cedeao à soutenir ce pays dans sa démarche visant à « signer des accords de partenariat avec l’Union européenne (…) » Mieux, la conférence invite la Cedeao à en faire de même avec l’UE. On a semblé ainsi reprocher au Sénégal de faire dans de l’activisme en cherchant à prendre la tête du combat, lui qui est le moins concerné par les Ape en tant que Pays moins avancé (Pma), que des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana etc. Autre déboire : la rotation préconisée et défendue par le Sénégal au niveau des directions des institutions financières de l’Union.La Côte d’Ivoire conserve ainsi son poste de gouverneur central de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Son citoyen Tacoury Tabley devient gouverneur de la Banque centrale en remplacement de son compatriote Charles Konan Banny, et de l’intérimaire Damien Justin Barro dont le rapport a été approuvé par la conférence d’hier. Il en est de même en ce qui concerne la sollicitation sénégalaise de voir l’ancien de la Bicis-Sénégal, Amadou Kane prendre la direction de la Banque ouest africaine de développement (Boad). Le Bénin s’approprie le poste. Ainsi le Sénégal qui avait préconisé la rotation au niveau des institutions financières de la communauté au point de sacrifier son citoyen, Moussa Touré au niveau de la commission de l’Uemoa, pour le Malien Soumaylah Cissé, en fait les frais. De rotation point. On s’en tient aux « arrangements diplomatiques de départ ». Là n’est pas le seul revers. On se souvient que le Sénégal et son chef s’étaient émus des avoirs de la Bceao et en avaient réclamé une utilisation autre que celle de la banque. En fait, le Sénégal voulait sa part. Dans son rapport lu à la conférence, le gouverneur par intérim Damien Justin Barro a montré que la question des avoirs de la banque s’expliquait d’une part par les liens qui lient la Bceao au trésor public   français  ; d’autre part, les mécanismes de placement de la banque sont conformes aux règles bancaires en vigueur dans le monde entier. Par conséquent, « il n’y a rien de nébuleux à ce niveau ». Le président béninois Yaya Bony qui a pris la parole tout juste après le rapporteur a déclaré que le rapport était pertinent et solide. « Nous chefs d’Etat, nous devons l’adopter et tourner la page. En ce qui concerne maintenant la demande formulée par le président Wade, je dois dire qu’il est techniquement impossible à satisfaire ». La cause était entendue. Le Sénégal devait là également faire contre mauvaise fortune, bonne figure. Il faut cependant, noter, indiquent nos sources, qu’une résolution invitant les chefs d’Etats présents et de la Cedeao à participer au sommet de la conférence islamique Oci prévu à Dakar au mois de mars prochain a été adoptée par la rencontre. Faisant sienne l’adage qui veut qu’on soit mieux servi que par les siens, Me Wade s’est rendu auprès de ses « Lions » qui s’apprêtaient à prendre leur avion pour Tamale.

19 janvier 2008

Une justice sénégalaise sous tutelle de Abdoulaye Wade

           

Les conditions de la libération de l'ex-premier Ministre et Maire de Thiès Idrissa Seck démontrent encore une fois la pression exercée et la main mise du Président Abdoulaye WADE sur l'appareil judiciaire. Lisez à ce propos le billet du journaliste MADIOR FALL de Sud Quotidien

   

Pression : « Ne pouvant faire de sorte que la justice soit forte, on fait de sorte que la force soit juste » (Pascal).

« L’interdiction » de toutes activités politiques pour le maire de Thiès, Idrissa Seck, libéré d’office par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice le mardi 7 février dernier à la suite d’un non-lieu partiel, décrétée non pas par le juge lui-même, mais par le chef de l’Etat, est inacceptable. Elle l’est d’autant plus, que l’édile de la capitale du rail, ex-Premier ministre du Sénégal jouit encore de tous ses droits civiques, parmi lesquels, l’expression libre et la possibilité de briguer le suffrage de ses concitoyens s’il le désire et si nous sommes encore en démocratie. Et jusqu’à plus ample informé, il n’est pas inscrit dans notre droit positif, la prohibition pour un simple mis en accusation même d’une accusation infamante qui qu’il soit, de toute possibilité de se présenter à des élections, si d’aventure l’envie lui prenait. Seul l’électeur est juge à ce sujet. Il s’y ajoute qu’une telle déclaration semble être une entorse flagrante à la présomption d’innocence que consacre notre droit positif. L’avocat Wade ne saurait ignorer en outre que la détention préventive n’est qu’exception en droit, la règle étant de comparaître libre devant la barre. Une exception à laquelle recourt la justice pour des besoins de protéger l’ordre public, de soustraire le mis en cause à la vindicte populaire, de l’empêcher de suborner d’éventuels témoins à charge contre lui, autrement la légalité républicaine et démocratique veut que tant qu’une sentence n’est pas prononcée par le juge, vous condamnant, vous restez un homme libre. Pouvant agir par conséquent comme tous les citoyens ordinaires et/ou « hors du commun ».

Cette sortie du président de la République, donnant son sentiment sur la libération de son ex-n° 2 et scrutant l’avenir politique de ce dernier, semble procéder plus d’un « équilibrisme » et d’une tentative de rassurer les troupes restées fidèles, que d’autre chose, ou à tout le moins d’une pression que l’on désire exercer sur l’édile de Thiès de sorte à l’amener à se tenir coi. Le président Wade a trop souffert de l’autoritarisme des pouvoirs précédents, s’est beaucoup battu pour l’élargissement des espaces de libertés et de démocratie pour qu’aujourd’hui, qu’il est au pouvoir, les libertés collectives et individuelles deviennent sujettes à caution. Que leur restriction soit la règle. Ce serait à désespérer des politiciens et de leurs déclarations. Sans compter que toutes ces institutions et organisations de par le monde qui se sont évertuées à lui décerner des prix et à lui tresser des lauriers pour son combat politique en faveur de la démocratie, de la liberté, de la justice et du développement pour son pays et pour son continent, l’Afrique s’en trouveraient assurément bernées.

Inacceptable également, le fait que l’on veuille simplement faire passer à perte et profit, la détention pendant six mois d’un homme qui n’eut le tort que de faire de la politique et d’étaler ses ambitions au sein de sa propre formation politique d’alors et dans son pays, au regard de ce que l’opinion connaît jusqu’ici des dossiers qui lui ont valu cette incarcération. Il arrive certes que les questions politiques cherchent réponses arbitrales au niveau de la justice, mais il est évident que celle-ci n’est pas forcément le meilleur juge pour les différends politiques qui peuvent survenir et surviennent souvent au sein des partis politiques et entre les partis politiques qui se partageant l’espace social.

En effet, il y a lieu d’observer, parlant des accusations infamantes de concussion et de corruption dans les fameux marchés de Thiès-2004 dont a fait l’objet Idrissa Seck, ainsi que l’ont fait remarquer les membres de la Commission d’instruction du juge Cheikh Tidiane Diakhaté, que les premiers bénéficiaires éventuels de ces surfacturations ne peuvent être que les entrepreneurs. Si même leur responsabilité était établie, il resterait à prouver comment Idrissa Seck a pu bénéficier sciemment des produits des surfacturations. Ne parlons pas maintenant de l’atteinte à la sûreté de l’Etat, accusation qui est tombée d’elle même, faute de preuves.

Certes, les Sénégalais ont besoin de connaître la « vérité, toute la vérité » sur les chantiers de Thiès-2004, comme d’être édifiés sur le comment les pouvoirs publics gèrent leurs deniers, fruits de leurs labeurs ou de subventions et dons faits à leur nom et pour eux par les pays amis et partenaires au développement. Si en effet, la Commission d’instruction en ordonnant un non-lieu partiel au pensionnaire le plus célèbre de l’année 2005 de Rebeuss, semble avoir mis un terme à un déballage sur la gestion des fonds politiques préjudiciable à l’image de l’Etat, il n’en demeure pas moins que celle-ci pose problème. Il est vrai comme le notent les juges, que l’utilisation des dits fonds relève de la seule discrétion du président de la République, ces fonds lui étant affectés par le législateur, mais leur montant ainsi que leur origine sont quand même réglementés. Chaque année, l’Assemblée nationale pendant le vote du budget, alloue un montant précis pour les fonds politiques destinés au chef de l’Etat ainsi qu’aux institutions ayant droit à cette opportunité et manne financière, placée en dehors des règles de la comptabilité publique. Or, il paraîtrait au vue des informations distillées ci et là, lors de l’instruction, que les caisses à ce niveau, étaient souvent alimentées autrement que par le trésor public et que les montants « officiellement » octroyés par le Parlement sont dépassés parfois largement, sans qu’aucune loi des finances rectificative ne vienne en matérialiser l’inscription. Ne parlons pas maintenant des bénéficiaires. A quel titre, l’Etat du Sénégal devrait rétribuer les emprunts d’un tiers, fut-il un citoyen sénégalais, à fortiori si c’est un étranger ?

Par ailleurs, la transparence qui est le corollaire de la bonne gouvernance n’est pas forcément synonyme de spectacle dont semblent friands les Sénégalais. Il s’agit par conséquent, sans être là une licence pour la mauvaise gestion, de faire plus droit à la discrétion institutionnelle et républicaine. L’unité se dissout quand la grandeur s’effondre. En outre et par ailleurs, il est heureux que le président de la République ait réaffirmé avec force l’indépendance de la justice qui, dans cette affaire, a paru prendre de sérieux coups, de la part d’une mauvaise publicité à elle, faite. Il s’y ajoute que, paraphrasant le philosophe Pascal, ne pouvant pas faire de sorte que la justice soit forte, faisons de sorte que la force soit juste.

19 janvier 2008

Le problème du Sénégal, c’est incontestablement Me Wade et le Pds




 


« La priorité des priorités : se faire réélire en 2007 », tel est le titre du chapitre IV de mon livre banni des frontières nationales1. Je l’introduisais en ces termes :

« Me Wade a accédé à la magistrature suprême à l’âge de 74 ans, pour un mandat de sept ans. C’est à cet âge – il convient de le rappeler sans cesse – que le président Senghor a volontairement choisi de quitter le pouvoir. À la fin de son septennat, Me Wade sera officiellement âgé de 81 ans. Selon certains observateurs, il en aurait deux ou trois de plus. Nombre de Sénégalaises et de Sénégalais croyaient qu’il allait rapidement mettre le pays au travail, lui imprimer les changements et les ruptures attendus, terminer son mandat en apothéose et sortir par la grande porte. Il ne serait pas alors très loin d’un Mandela et le pays gagnerait encore en crédit et entrerait presque de plain-pied dans le concert des plus grandes démocraties du monde. Malheureusement, les Sénégalaises et les Sénégalais ont très vite déchanté : ils ne tardèrent pas à découvrir, non pas un homme d’Etat soucieux de respecter ses engagements et de développer le pays, mais un politicien soucieux d’abord, malgré son âge assez avancé, d’assurer déjà sa réélection en 2007. Il s’attela, au grand jour, avec son ministre directeur de cabinet d’alors (devenu aujourd’hui son pire ennemi), à mettre en place sa stratégie, prioritaire par rapport à toutes autres considérations. »

C’est cette stratégie qui a été et est encore l’épine dorsale de toute sa « politique ». Me Wade est ce qu’il est : un politicien pur et dur, qui ne vit que pour et par son turbulent Pds. Ses actes et ses déclarations de tous les jours ont des soubassements partisans et politiciens. Il est incapable de montrer un autre visage. Deux hommes qui l’ont bien connu, sentaient déjà ce mauvais côté de Me Wade et nous en ont administré un avant-goût : Habib Thiam à travers son livre Par Devoir et par Amitié (Éditions du Rocher, 2 001) et le Président Abdou Diouf qui, excédé par les dérives de l’homme, l’a interpellé une fois en plein Conseil des ministres en ces termes cinglants : « Monsieur le ministre d’Etat, vous n’êtes pas un homme d’Etat : je vous retire la parole ! » Le journaliste politologue Babacar Justin Ndiaye va dans le même sens quand, parlant de Me Wade, il lance cette formule pertinente : « La différence entre l’homme politique et l’homme d’Etat, c’est que l’homme politique se soucie de la prochaine élection, alors que l’homme d’Etat se soucie de la prochaine génération. »

Pendant plus de sept ans donc, Me Wade nous abreuve de politique, de politique politicienne. Toute la vie du pays est réglée au rythme de celle du Pds. Or, avec ce parti, c’est la guéguerre, toujours la guéguerre, encore la guéguerre. Le Pds, c’est toujours des guerres fratricides : bras de fer Idrissa Seck-Aminata Tall, Idy-Ousmane Ngom, Idy-Farba Senghor, Wade-Idy, Wade-Macky. Sans compter les conflits interminables qui opposent les seconds couteaux. On se souvient encore de la première sortie à la télévision de Me Wade, immédiatement après sa réélection provisoire. Je ne m’appesantirai pas sur ce malheureux événement, qui avait sérieusement inquiété plus d’un Sénégalais. Ce jour-là, nous avons découvert un Me Wade plus politicien et plus revanchard que jamais, un Me Wade qui faisait lui-même de graves révélations sur le lourd différend financier qui l’oppose à son « fils d’emprunt ». Comme si une force irrésistible l’y poussait.

Depuis lors, rien de nouveau. C’est toujours des guerres de positionnement au sein du Pds, qui rejettent au second plan toute la vie administrative du pays. « Je vais reprendre en main mon parti », entend-on souvent dire Me Wade. Que ne reprend-il pas enfin en main le pays tout entier, qui en a tant besoin ! Cet homme-là a quand même 82 ans au moins et exerce, depuis dix mois, son second mandat. S’il tient vraiment à réaliser ses mille et un grands projets (sept trains à grande vitesse, tramways, bateaux-taxis, canal du Baol, travaux d’assainissement de Touba et des autres capitales religieuses, nouvelle capitale nationale, aéroport de Diass, etc), il doit s’éloigner un peu plus de son Pds et remettre sans tarder le pays au travail.

Malgré le calvaire qu’il nous fait vivre, Me Wade se prend pour un grand chef d’Etat, comme le sont Georges Bush, Nicolas Sarkozy, Angela Markel, etc. Il a donc le devoir, à l’image de ses pairs-là, de se comporter comme tel. Il ne pourra malheureusement pas : il est incapable de se débarrasser de sa carapace de politicien. Pourtant, il est grand temps qu’il y parvienne car, même en Afrique, ses nombreux courtisans auront bien du mal à nous indiquer un seul chef d’Etat sérieux, qui gère au quotidien un parti politique. Même Lansana Konté ne gère plus directement son parti. Amadou Toumani Touré, Blaise Compaoré, John Kufuor, Thabo Mbeki et de nombreux autres chefs d’Etat africains travaillent sans tambour ni trompettes, loin des paralysants partis politiques.

En tout cas, je reste profondément pessimiste, quant à l’éventualité d’un passage de Me Wade, de son statut de politicien pur et dur à celui d’homme d’Etat, soucieux d’abord de l’avenir des générations futures. Ses relations avec les confréries et principalement avec Touba, ne sont pas loin de me confirmer dans mon pessimisme. Au début de ce texte, j’évoquais la stratégie que lui-même et son ancien ministre directeur de cabinet avaient tôt mise en place, pour assurer sa réélection en 2007. C’est dans le cadre de cette stratégie qu’il avait, au grand jour et sans état d’âme, remis au goût du jour la détestable transhumance. La même stratégie explique son choix confrérique que de nombreux compatriotes ont eu à dénoncer, parfois avec la plus grande vigueur. Et ils ont certainement raison car, dès le début de son septennat, Me Wade s’est empressé d’afficher nettement son appartenance à la confrérie des mourides. Personne ne lui conteste d’ailleurs d’être adepte de la confrérie de son choix ou de n’en avoir pas du tout. Ce qui est moins supportable, c’est le caractère ostentatoire et manifestement intéressé du choix du président Wade. Ce qui est à la limite choquant, ce sont les instruments et les symboles de la République qu’il utilise, pour que tous les mourides sachent qu’il est des leurs et votent, le moment venu, pour lui et sa majorité. Sinon, personne n’a le droit de s’occuper de ce qu’il fait à titre privé : qu’il rampe alors, se prosterne ou manifeste son mouridisme de quelque autre manière que ce soit, cela ne regarde que lui.

Après le rappel à Dieu du très regretté Serigne Saliou Mbacké, la télévision nationale nous a annoncé que le président de la République est allé faire acte d’allégeance au nouveau khalife général des mourides. Elle nous l’a effectivement montré, se prosterner devant Serigne Ahmadou Lamine Bara et s’asseoir par terre. Pourtant, le nouveau khalife a essayé de lui éviter le sujjóot et de lui faire l’accolade. Rien n’y a fait : le Président a insisté pour se prosterner et se mettre à terre, alors qu’un fauteuil lui aurait été indiqué. Comme, de mon point de vue, Me Wade ne peut se comporter qu’en politicien, je crois, jusqu’à preuve du contraire, que sa préoccupation était principalement d’envoyer un signal aux mourides, pour les assurer qu’il reste toujours humble talibé, quel que soit le khalife en exercice. N’oublions pas que nous avons les élections municipales, régionales et rurales dans cinq mois, si Me Wade ne les renvoie pas une deuxième fois. N’oublions surtout pas qu’il va mettre tout en œuvre pour passer le témoin à son fils en 2012 et que, pour la réalisation de cet objectif titanesque, il a besoin de l’appui des chefs religieux, et principalement du khalife de Touba.

On ne peut pas aborder le mouridisme du président de la République, sans évoquer la très médiatique et très spectaculaire « réconciliation » avec son « fils » Macky Sall. Le vendredi 4 janvier 2008, nous avons assisté à une véritable mise en scène. De ce cinéma, on peut retenir au moins quatre constats :

- Les Libéraux nous ont présenté le conflit qui opposait Me Wade au président Macky Sall comme une véritable crise entre l’Exécutif et le Législatif, au point qu’ils ont même brandi l’article 52 de la Constitution, présenté comme une « arme nucléaire ». L’heure était donc, à leurs yeux, très grave, comme peut-être lors des événements du 17 décembre 1962. Voilà qu’ils reviennent, comme par enchantement, pour nous faire avaler que, sur demande du nouveau khalife général des mourides, Me Wade a pardonné à son « fils » et que ce dernier peut continuer à assurer tranquillement la présidence de l’Assemblée nationale. Serigne Bara Mbacké a certainement fait son travail de régulateur social. De ce point de vue, il n’y a peut-être rien à dire. Cependant, il est au moins prouvé, dans cette affaire, que la Constitution et l’ensemble des autres lois et règlements ne valent pas un sou devant la volonté du nouveau khalife de Touba. Cela voudrait peut-être dire que si, demain, simple hypothèse, le khalife demandait au talibé Wade de nommer X ou Y ministre ou ambassadeur, de sortir de prison M ou N, il se serait exécuté sans état d’âme !

- Macky Sall a été proprement humilié et a accepté passivement cette humiliation. Il a toujours clamé son innocence, il ne reconnaissait aucune faute et ne pouvait, par conséquent, accepter de démissionner. Pourquoi donc serait-il allé voir le nouveau khalife de Touba et d’autres chefs religieux (Me Madické dixit), pour reconnaître sa faute et implorer le pardon de Me Wade ? Le pouvoir doit être sans doute irrésistiblement attrayant. Sinon, comment Macky Sall a-t-il pu accepter de se laisser humilier publiquement, devant ses pires ennemis aux anges ? Comment a-t-il pu, ce jour-là, en rentrant à la maison, regarder son épouse et ses enfants les yeux dans les yeux ?

- Les retrouvailles du 4 janvier ne le seraient que de façade. Les sorties tonitruantes et apparemment déterminées du « fou du village », Farba Senghor, sont à prendre très au sérieux. Farba est un petit maure ; tout ce qu’il raconte, il le tient sûrement de la tente de ses parents. Me Wade n’accorderait qu’un maigre sursis au pauvre Macky, qui finira tôt ou tard par être broyé par l’impitoyable machine libérale.

Il faut qu’on cesse de parler, quand il s’agit de la République -sommes-nous d’ailleurs en République ?- de fils et de père. La République ne connaît que des citoyens, avec leurs droits et leurs devoirs. Ni Macky Sall, ni Idrissa Seck, ni aucun autre membre du Pds n’est le fils de Me Wade. Ce dernier n’en a qu’un, et un bien chéri, bien gardé au chaud : Karim Meïssa Wade, qu’il prépare consciencieusement à sa succession. Si Macky était son fils, il ne lui aurait pas infligé l’humiliation du 4 janvier 2008. Si Idrissa Seck était son fils, il ne l’aurait pas jeté en prison en juillet, par des temps de 37 à 40 degrés à l’ombre. Donc, trêve de balivernes, messieurs les Libéraux ! Si vraiment j’étais de taille à donner un conseil au nouveau khalife de Touba et à son entourage, ce serait de lui demander humblement se méfier, comme de la peste, des millions, des 4x4 rutilants, des passeports diplomatiques et des nominations faciles de Me Wade. Je doute sincèrement de la sincérité de son mouridisme. Yalla rek a xam. Cependant, jusqu’à preuve du contraire, je crois que Me Wade se sert plus du mouridisme qu’il le sert. Par ses comportements partisans, maladroits et politiciens, il a « réussi la prouesse » de faire aujourd’hui de cette confrérie, une cible. En particulier, ses interférences intempestives dans les affaires de la confrérie, ont eu pour conséquences fâcheuses de retarder la réalisation de tous les objectifs que celle-ci s’était fixés2. Si, jusqu’à présent, la mosquée de Gouye Masalik al jinaan attend d’être construite, c’est principalement sa faute, celles de son fils et de Papa Diop. Les mourides s’étaient engagés à la construire et ils en ont largement la foi et les moyens. Me Wade, son fils, Papa Diop et Madické Niang sont venus tout remettre en cause, par leurs promesses démagogiques et leur volonté malsaine de tout récupérer.

Me Wade a également retardé les grands travaux de Touba. C’est dommage, bien dommage que Serigne Saliou n’ait pas eu le plaisir d’étrenner au moins trois, quatre, cinq ou peut-être encore plus d’artères goudronnées de Touba, avant le rappel auprès de son Seigneur. C’était bien possible, avec les premiers dix milliards qu’il avait dégagés, et auxquels viendront s’ajouter cinq à huit autres, dit-on dans la ville sainte. Dès que le très regretté Serigne Saliou avait annoncé ce projet, des mourides avaient commencé à déverser des camions de béton à Touba. Un seul grand talibé s’était engagé à participer pour mille camions. Avec 15 à 18 milliards de départ, nous étions en mesure, avec toute notre foi vigoureuse qui peut soulever l’Himalaya, de réaliser une bonne partie des grands travaux de la ville sainte. A tout moment, nous étions en mesure de mobiliser des dizaines d’entrepreneurs, d’ingénieurs de toutes catégories, d’urbanistes, de géographes, etc. Le Président Wade pouvait alors intervenir, pour apporter l’appui de l’Etat, en prenant en charge l’assainissement ou toute autre partie des travaux.

Aujourd’hui, il a certainement entamé les travaux, mais nul ne sait quand il va les terminer. Des gens se posent aussi des questions sur les milliards qu’il avait réussi à se faire remettre par le khalife, avec l’aide de ses hommes-liges de l’entourage du saint homme. L’argent aurait été restitué à ce dernier, avant le rappel vers son Seigneur. Est-ce vrai ? Je n’en sais rien. En tout cas, à ce propos, certains talibés n’osent pas exprimer publiquement ce qu’ils craignent. Et moi avec eux, d’ailleurs.

Je faisais état plus haut de mon pessimisme et de mes sérieuses réserves chaque fois qu’il s’agit de Me Wade et de ses agissements. Je ne démordrai jamais de l’idée qu’il est plus politicien que mouride. Il a été très tôt établi, dès ses premiers actes, que sa gouvernance allait être marquée du sceau de la confusion des genres. Je n’aurais jamais cru, cependant, que le politicien Wade pouvait aller jusqu’à prendre la très grave responsabilité de faire du Khalife général des mourides, le très détaché, très humble et très pieux Serigne Saliou Mbacké, la tête de liste du Pds à Touba Mosquée. Il l’a effectivement fait lors des élections régionales, municipales et rurales du 12 mai 2002. Pour simplement prévenir toute autre liste rivale, sachant qu’aucun autre parti n’oserait se présenter contre le khalife. Les mourides ont donc connu la surprise de leur vie : à la « Une » de Sud quotidien du mercredi 13 mars 2002, ils découvrent avec stupeur cette terrible nouvelle : « Serigne Saliou Mbacké dirige la liste Pds de Touba. » Dans l’édition du lendemain du même journal, ils lisent, avec la même stupeur, toujours à la Une : « Tête de liste de Touba : le khalife général se désiste. » Chacune de ces deux éditions était illustrée, en très bonne place, par la photo du vénéré khalife. Quel sacrilège !

Pourtant, Me Wade savait parfaitement que, dès le début de son califat en 1990, le saint homme avait nettement tenu à marquer son territoire qui se limite, précisait-il, à Dieu, à son Prophète Mohamed et à Serigne Touba Khadim Rassoul. « En dehors d’eux, avait-il martelé sans ambages, je n’agirai ni dans un sens ni dans un autre. » Et il a vécu, depuis lors, jusqu’au rappel à son Seigneur, conformément à cet engagement, détaché des choses futiles d’ici-bas. Peu lui importait donc de diriger quelque structure que ce soit, surtout une communauté rurale.

Me Wade a toujours travaillé pour le dégager de cet engagement. En plus de la forfaiture que nous venons de rappeler et que nous rappellerons toujours, Me Wade parade dans des doxantu (promenades folkloriques en caravane) à travers la ville sainte. Il a réussi, avec la complicité de ses pions Mahtar Diakhaté et les autres, à faire de « Kër Sëriñ Tuuba » (la résidence des hôtes du khalife), le siège du Pds et de la capitale du mouridisme, la capitale politique du Sénégal. Du Pds tout au moins. On peut multiplier à l’envi les exemples où Me Wade met très en mal la cohésion nationale, la démocratie, la laïcité, la République. Le Président Diouf, le Premier ministre Habib Thiam, le journaliste politologue Babacar Justin Ndiaye ont bien raison : Me Wade n’est pas un homme d’Etat. Et il y a peu de chances que, avec certains hommes qui l’entourent, il le devienne un jour. On a entendu l’un d’entre eux, un certain Yaya Sakho, invité de Walf Tv le samedi 5 janvier 2008, affirmer sans ambages et sans précaution aucune, que « Touba est acquis au président de la République » et que « Serigne Moustapha Saliou n’est pas important, ne représente rien ». Il existe de nombreux autres Yaya Sakho dans l’entourage du Président Wade et au sein du Pds. Nous sommes habitués désormais au slogan « Me Wade est la seule constante, tous les autres sont des variantes ». Voici d’autres morceaux choisis que l’on entend des Libéraux : « Me Wade, c’est notre thermomètre : s’il dit qu’il fait froid, nous tremblons ; s’il dit qu’il fait chaud, nous transpirons. » (Papa Samba Mboup) ; « Baayfaali ablaay Wadd lañu : lumu ñu sánt ñu def, lumu ñu tere ñu bayyi » (le député Malick Guèye) ; « Le groupe libéral et démocratique est à l’Assemblée nationale pour défendre les intérêts de Me Wade. » (le député Moussa Sy), « J’étais son serviteur (celui de Macky) tant qu’il répondait des instructions du président de la République à l’Assemblée nationale. » (président Doudou Wade).

Me Wade est déjà, pour le Sénégal, un sérieux problème. Il devient un véritable danger public, entouré d’hommes et de femmes de l’acabit de ceux qui ont tenu les propos ci-dessus évoqués. Il devient, dès lors, un impérieux devoir pour chacun et pour chacune d’entre nous, de travailler d’arrache-pied pour débarrasser notre pays de cette race d’individus, qui le tiennent en otage depuis le 1er avril 2000.

1 Il s’agit de Qui est cet homme qui dirige le Sénégal ?, L’Harmattan, mai 2006, 310 pages.

2 Me Wade s’est même permis de s’interposer, à Arafat, entre Dieu et Ses fidèles, en remettant devant la télévision, des liasses de 10 000 francs Cfa à Moustapha Guèye, Commissaire général au pèlerinage à la Mecque.

19 janvier 2008

"J’ai dit à Wade : arrête de tourner autour de Bush"

                                 

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C’est un secret de Polichinelle que les rapports entre le Président américain Georges Bush et l’ancien chef d’Etat français Jacques Chirac n’ont pas été des meilleures. Dans un ouvrage que vient de publier le député de l’Ump Bruno Le Maire (Des Hommes d’Etat) et édité par la maison d’édition Grasset, Jacques Chirac fait des confidences sur le comportement de Bush lorsqu’il est avec ses pairs... Surtout africains... Morceaux choisis que Jeune Afrique a publiés dans sa dernière livraison.

                                                                   

Bruno Le Maire évoque dans son ouvrage qui, en fait, est un recueil de carnets intimes, la nature des relations que Bush entretient avec les chefs d’Etat africains. Il donne ainsi la parole à Jacques Chirac qui narre les minutes de la réunion du dimanche 10 juillet 2005, à Gleneagles en Ecosse. Réunion préparatoire qui entrait dans le cadre des discussions du G8. Et l’ancien chef d’Etat français reconverti dans l’humanitaire de révéler que « Bush est de plus en plus grossier. Il a toutes les cinq minutes un petit rire, on dirait que rien ne l’intéresse, qu’il n’écoute pas ». Le Président américain écrase ses interlocuteurs autour de la table. « Avec Boutéflika, par exemple, il est parti au milieu du discours, il s’est levé et est parti. Je crois que Boutéflika n’en est toujours pas revenu. Il (Boutéflika) suspend sa phrase, laisse la bouche à demi ouverte, élargit encore un tout petit peu son sourire, son visage s’est adouci ». Mais c’est le comportement des chefs d’Etat africains qui semble le plus choquer Chirac. L’auteur de l’ouvrage « Des Hommes d’Etat » rapporte en effet les propos que Chirac a adressés à Me Abdoulaye Wade ; lors de cette fameuse réunion à laquelle le chef d’Etat du Sénégal avait assisté : « je ne vous parle pas des Africains ! Eux, ils tournent autour de lui comme des mouches ! J’ai dit à Wade : arrête de tourner autour de Bush, tu vas avoir le tournis ! Bush, il s’en moque… ».

L’auteur de "Des Hommes d’Etat", Bruno Le Maire (né le 15 avril 1969 à Neuilly-sur-Seine) est un député français, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin. En juillet 2006, il est nommé directeur de cabinet du Premier ministre, en remplacement de Pierre Mongin, nommé Pdg de la Ratp. Il est un des protagonistes de l’affaire Clearstream. Adhérent de l’UMP depuis le début 2007, il réussit son parachutage et est élu député, en remplacement de Jean-Louis Debré (nommé au Conseil Constitutionnel) lors de l’élection législative de la première circonscription de l’Eure.

19 janvier 2008

pour les APE :Wade parle au nom de WAde

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la Côte d’Ivoire avait longtemps tendu la main aux autres pays de la CEDEAO pour solliciter des concertations en vue d’une position commune et surtout de propositions communes aux Européens ;

que les querelles de compétences entre la CEDEAO et l’UEMOA avaient perdu du temps à la sous-région ;

que le Nigeria se contentait d’une position de principe bravache parce que juché sur ses barils de pétrole, ce que le Ghana aurait compris en endossant les résultats d’une étude d’impact ivoirienne menée avec sérieux ;

qu’il ne faut pas exagérer, et que tout le monde savait bien que le régime de préférences unilatérales prendrait fin le 31 décembre 2007 et qu’il n’est pas question de jouer les irresponsables… comme d’habitude.

Bref, la Côte d’Ivoire aurait fait cavalier seul en raison du manque de sérieux des pays ouest-africains côtiers et pourvus de secteurs agricole et/ou industriel significatif, ayant une activité import-export d’un certain niveau.

L'UE accorde de façon délibérée, sans contrepartie, un régime préférentiel à certains produits des pays ACP entrant sur son territoire. Ce dont il s'agit c'est que ces mesures "avantageuses" octroyées à ces pays en développement, doivent être supprimées pour se conformer aux règles de l'OMC. La réaction des pays qui refusent de signer aujourd'hui est très surprenante et amène à s'interroger sur la capacité de nos dirigeants à décider pour un avenir plus ou moins lointain. Ceci pour au moins deux raisons :
- L'APE n'est pas quelque chose qui est tombé sur la tête des pays ACP comme par enchantement. Il est contenu dans "l'Accord de Cotonou" élaboré de concert entre les ACP et l'UE depuis juin 2000 à Cotonou (Bénin). Il a même été signé et ratifié par tous les pays. Sa mise en oeuvre dès début 2008 est bien prévue;
- C'est un processus irréversible, comme la libéralisation au niveau mondiale (OMC). Les pays n'ont pas trop le choix. En tout cas, qu'on signe ou pas, la situation ne sera pas comme avant. Les préférences commerciales sont amener à sauter.

Enfin, les pays africains sont d'autant mal placés pour jouer les "rebelles" que les préférences reçues des Européens sont sans contrepartie véritable. "Un mandiant ne s'aurais exiger de son bienfaiteur de démeurer toujours généreux";
Essayons de nous départir de l'attitude de la main tendue et s'approprier notre développement.

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Le blog officiel satirique de abdoulaye wade
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